La medecine du fric

Coup 2 Gueule !

Depuis une dizaine d'années, je constate une tendance chez les médecins généralistes, à chercher à multiplier et expédier les consultations en quelques minutes. Ça va vite, trop vite, vous sentez que vous avez peu de temps pour expliquer votre problème, poser des questions... Allez, 33 euros..

Je suis aussi agacé par ces nouvelles consultations en visio, tarifées au même prix qu'en cabinet. Je ne trouve pas ça normal. Par écran interposé, la qualité du diagnostique et du soin est moins précise. Pour un mal de gorge, un suivi de soin habituel, cela peut convenir, mais pour la dermatologie par exemple, je ne trouve pas juste de faire payer le même prix (80 euros souvent)

En 2022, une longue enquête de Cash Investigations sur France 2 a révélé des pratiques douteuses de la part de médecins. Bien sûr, cela est encouragé par notre trés généreux système de santé décidé par l'ARS et l'Assurance Maladie, si peu agiles et prompts à la remise en cause. Par exemple, ces néphrologues qui peuvent gagner jusqu'à 4000€ par jour (!) en surveillant des dialysés ! En effet, l'ARS à prévu dans son protocole qu'un médecin à besoin de 30 minutes par patient dialysé pour s'en occuper, rémunéré 40 euros. En réalité, la plupart du temps, la dialyse se passe sans soucis et le patient somnole pendant son traitement. Le néphrologue de surveillance peut donc s'occuper d'une vingtaine de patient par heure..

On évoque souvent les déserts médicaux, qui sont un véritable problème. Les villes "attirantes" sont pleines  de cliniques privées, médecins et spécialistes en tout genre (Biarritz, Nice, Toulouse..) Alors qu'en rase campagne ou en France périphérique, il faut des mois pour rencontrer un spécialiste, même privé, et faire de longs trajets en voiture ou ambulance. L’État prévoit des aides généreuses pour les médecins qui acceptent de s'y installer (prime à 5 chiffres, logement à trés faible loyer)... Eh bien malheureusement, ce système non seulement ne suffit pas, mais est en plus détourné de son véritable objectif, avec des médecins qui abusent des largesses financières offertes.

Il faut savoir que de plus en plus de spécialistes décident de privilégier les patients dont les soins sont les plus couteux. C'est ce que décrivent tous les habitants de ville de Province surtout. Cela est trés vrai avec les dermatologues. Dans l'enquête de Capital (M6) du 02 Février 2025, sur le "Business de la Santé", étaient révélées des pratiques trés dommageable pour les patients : Les 2 journalistes ont tenté de prendre un rendez-vous chez un dermatologue : L'une pour un contrôle annuel des grains de beauté (environ 40€, remboursé par la Sécu) et l'autre pour une consultation / intervention d'ordre purement esthétique (injection de botox à 350€, non remboursé)  La 1^ére journaliste ne se voit proposer aucun rendez vous avant 8 mois ! Alors que, au même cabinet, on propose des disponibilités dés le lendemain et toutes les semaines qui viennent...  Le test est répété dans des dizaines de cabinets, avec le même résultat ! La dermatologie esthétique étant beaucoup plus rentable, elle est donc clairement privilégiée par les cabinets privés, au détriment de la prévention médicale classique.

L'enquête dévoile également les dérives des consultations "privées" de la part de médecins au sein même de l’hôpital public. En effet, si vous souhaitez échapper aux délais trés longs des médecins du public, on vous propose des rendez-vous beaucoup plus rapide en privé. Mais plus chers et moins bien remboursés. Les médecins ont bien compris le système. Ils paient juste une redevance pour utiliser les locaux et bénéficier de la patientèle de l’hôpital.. Je trouve cela scandaleux, car ces derniers savent que certains patients ne peuvent pas attendre pour soulager leurs symptômes et n'ont d'autre choix que de payer plus cher ...

Pour fnir, évoquons toutes ces boites de médicaments qui finissent à la poubelle, car utilisées seulement partiellement par le patient. Les pharmaciens devraient avoir un rôle de pédagogie auprès de leurs clients, au lieu de vendre des boites et des boites remboursées par la Sécurité Sociale.